Tu ne joues pas ? Alors tu es mort !

Récemment lors d’une rencontre inter-entreprises j’ai pu entendre cette phrase :

« Si tu ne joues pas, c’est que tu es mort »

À première vue ça fout les jetons, mais en fait pas du tout, bien au contraire, que dis-je BIEN AU CONTRAIRE. Que de temps passé à expliquer à des chefs d’entreprises, managers, décideurs… l’importance, l’utilité, le bénéfice du jeu, et je parle là du « jeu sérieux » en entreprise (le fameux « serious game » ma bonne Dame, mon bon Monsieur).

Les jeux sont partout

Elle est profonde cette phrase, parce que même si nous ne jouons pas à des jeux vidéos ou des jeux de sociétés, et bien nous pouvons nous adonner à d’autres jeux :

  • jeux de séduction (non non, je vous vois venir…)
  • jeux de pouvoir,
  • jeux de rôles (parfois on joue le naïf, le méchant, la victime, le chef…)
  • jeux psychologiques.

Mais bien sur que nous jouons, nous jouons tout le temps !!

Un type très intelligent a dit un jour : 

« On peut en savoir plus sur quelqu’un en une heure de jeu qu’en une année de conversation » Platon

un autre :

« Joue et tu deviendras sérieux » (sérieux ?!) Aristote

et un dernier pour la route :

« Le jeu est la forme la plus élevée de la recherche » Einstein.

Bref uniquement des êtres humains hyper intelligents qui depuis toujours parlent du jeu comme moyen d’expression et de réalisation.

L’Homme a besoin de jouer

L’être humain est fait pour jouer, dès qu’il le peut, depuis sa plus tendre enfance et jusqu’à la fin de sa vie, c’est un postulat de base : pour se développer encore et toujours l’homme a besoin de jouer. Le jeu est naturel et à la base de tout apprentissage, il suffit de noter le nombre de « jeux d’éveil » inventés et créés à destination des bébés et des enfants. Manifestement le jeu a souvent, à tort, mauvaise réputation dès qu’on l’introduit dans le monde du travail, parce que travailler c’est sérieux… aussi sérieux que de vivre, manger, dormir, rire…

Le jeu stimule, il fait appel à notre imagination, à notre cerveau droit, et le cerveau droit est tout aussi essentiel que le gauche. Non non non ce n’est pas uniquement avec notre cerveau gauche que l’on résout des problèmes, le cerveau droit AUSSI sait le faire et il le fait de manière différente, à condition qu’on le laisse faire…

Jouer c’est travailler

Le jeu favorise le «mieux se connaître», cela tombe bien car les équipes les plus performantes sont souvent celles qui se connaissent le mieux, s’apprécient et gère leurs tâches ou leurs projets collaborativement et cerise sur le gâteau : la part belle est laissée à l’émotion. Rappelons les quatre émotions de base : la joie, la colère, la peur et la tristesse.

Le jeu favorise la joie, émotion essentielle chez l’être humain puisque le protocole de la joie est… le partage. La joie se partage, le jeu est partage. Et jouer c’est travailler, cela ne veut pas dire « arrêter de travailler et jouer à la place de travailler »… J’ai eu une formatrice il y a quelques années qui disait qu’il ne fallait ni travailler, ni s’amuser mais se « tramuser ».

Chez Ayeba cela fait des années que nous proposons le jeu envers et contre tous, alors bien heureusement nous ne sommes pas les seuls, on a plein de copains qui eux aussi sont comme nous persuadés que le jeu peut résoudre bien des problèmes. Régulièrement nous l’utilisons dans nos missions, formations et ateliers : ne dit on pas qu’un adulte créatif est un enfant qui a survécu ?!

Et bien sur nous allons continuer à le faire, un peu comme le collaboratif, plus de 10 ans que nous en parlons, 10 ans que nous l’appliquons et même en dehors de notre activité professionnelle.

Événements

Tout cela pour vous parler d’un évènement que nous ne manquons jamais et qui cette année à lieu à Bordeaux et que nous en sommes RAVIS ! Il s’agit d’Agile Games France 2015, évènement sur 2 jours durant lequel nous allons partager, échanger, rire, construire, apprendre, surprendre, mobiliser et enfin actionner auprès des personnes les plus importantes et que nous souhaitons sensibiliser : tous ceux qui sont ouverts au « jeu » et ils ont tout à y gagner.

Notez aussi dans vos agendas que début mars aura lieu le premier ScrumWine de 2015 et cette soirée sera centrée sur l’apprentissage et les jeux.

Alors on joue ensemble bientôt ?

Découvrez :

Source photo : legoseriousplay.ro

Jeux de Pouvoir en Entreprise

Qui n’a jamais été victime directe, victime collatérale ou encore témoin d’un jeu de pouvoir dans son entreprise et peut-être même au sein de son propre service ? Ces jeux de pouvoir se jouent à tous les niveaux d’une hiérarchie, et avec de nombreux et différents enjeux.

Commençons par lever une ambiguité concernant les jeux en entreprise : les jeux de pouvoir ne sont en aucun cas des jeux psychologiques à l’instar du triangle de Karpman, les jeux psychologiques sont inconscients alors que les jeux de pouvoir sont conscients, et cela change considérablement la donne. Il est à noter tout de même, et sans vouloir faire dans le complexe, que des jeux psychologiques peuvent avoir lieu au sein même d’un jeu de pouvoir.

D’après Claude Steiner, celui qui engage un jeu de pouvoir part du principe qu’il ne peut pas obtenir ce qu’il désire en en faisant simplement la demande. Le jeu de pouvoir s’introduit par une série de transactions (échanges) par laquelle une personne ou un groupe vise à contrôler intentionnellement une personne ou un groupe. Le jeu de pouvoir induit que l’autre (ou le groupe) se soumette à moi. Le mot intentionnel est important, il sous entend que le but est de s’imposer, de contrôler, d’obtenir le pouvoir, d’avoir raison. Le jeu de pouvoir est bien souvent provoqué par une personne se croyant victime de pénurie (ses besoins ne sont pas satisfaits), cette pénurie peut être réelle ou fantasmée, et plutôt que de rechercher l’intérêt commun à faire les choses, elle va alors rejeter la coopération et utiliser le jeu de pouvoir pour obtenir gain de cause et ainsi satisfaire ses besoins, souvent aux dépends des autres.

Il existe plusieurs niveaux dans les jeux de pouvoir, certains plus dommageables que d’autres.

La Prise de Pouvoir

Le consentement de l’autre est souvent implicite (il ne pense pas avoir le choix de faire autrement), il se déroule par une série de transactions aboutissant à la prise de pouvoir.

Le Coup de Pouvoir

Il peut être Evident, l’initiateur ne s’en cache pas, bien au contraire, il cherche à contrôler sans le camoufler.

Il peut être Subtil, l’initiateur cache son but, la réussite de sa prise de pouvoir est directement liée au fait qu’il soit caché.

Il peut être Physique : la loi du plus fort, au sens propre.

Il peut être Psychologique : par manipulation, emprise… D’aspect apparemment social, tout se passe pourtant à un niveau psychologique.

Concrètement que se passe-t-il lors d’une tentative de prise de pouvoir, comment réagissons-nous en général ?

Plusieurs réponses sont possibles :

Nous pouvons concéder le pouvoir, démissionner (au sens propre ou figuré) et nous soumettre à l’autre ou au groupe. Un mécanisme d’échec se met en place. La prise de pouvoir par l’autre est concrétisée.

Nous pouvons également entrer dans une escalade offensive et défensive, qui peut alors devenir une nouveau départ de coups dans le jeu.

Nous pouvons nous opposer et contrecarrer pour une plus grande prise de pouvoir… et ainsi mener une bataille.

Nous pouvons également neutraliser l’autre, une réaction de type auto-défense se met en place, on coupe court à la prise de contrôle, pour cela la même puissance d’énergie que l’autre est nécessaire. Néanmoins à ce niveau nous ne cherchons pas à prendre le pouvoir, mais simplement à empêcher l’autre de l’obtenir à nos dépends ou aux dépends du groupe.

Enfin nous pouvons faire une offre coopération, aller dans le sens du gagnant-gagnant, en maintenant la relation dans l’ici et le maintenant, en restant dans le contact.

L’offre de coopération contient plusieurs éléments dont dépend son succès : la dimension émotionnelle (ce que je ressens), une esquisse du jeu de pouvoir et une alternative (ce qui se passe et ce qui se passera si…) une contre-proposition coopérative (elle doit être satisfaisante pour les deux parties).

Voici quelques exemples types de jeu de pouvoir :

  • Tout ou rien
    Créer un manque qui exploite la peur de la perte chez l’autre.
  • Intimidation
    Exploiter la peur ou la culpabilité chez l’autre.
  • Mensonges
    Exploiter la crédulité de l’autre et de sa peur confrontée, intimidation…

Nous nous sommes intéressés ici aux jeux de pouvoir en entreprise, mais ils font partie de notre vie, aussi bien professionnelle que personnelle.

En conclusion, il est important de comprendre qu’un jeu de pouvoir peut être contré, ignoré ou neutralisé, il ne doit être en aucun cas subi, tout du moins à un niveau conscient, à bon entendeur…

 

 

Pour découvrir les formations du domaine Humain : http://ayeba.fr/formation/humain/

La photographie est de Liz West