L’analyse transactionnelle (également appelée A.T) est à la fois une psychothérapie et une théorie de « psychiatrie sociale » (selon les mots de son concepteur) parce qu’elle propose d’étudier le psychisme des personnes en analysant leurs relations sociales. Elle tire d’ailleurs son nom du mot « transaction » qui, en anglais, désigne un échange, verbal ou pas. On a déjà qualifié cette approche de « version populaire de la psychanalyse ».
Les analystes transactionnels expliquent les dysfonctionnements, les comportements inadéquats, les maladies psychosomatiques et même les névroses et les psychoses par des notions de « décisions précoces » et de « scénarios de vie ». Dès l’enfance (de 3 ans à 8 ans), on ferait nôtres des décisions, des renoncements et des « choix douloureux » – et on se créerait des scénarios de vie – comme solutions de moindre mal face aux pressions de l’entourage; tout ceci en fonction des ressources et des moyens nécessairement réduits dont on dispose à cet âge. Plus tard, étant devenu moins dépendant et après avoir développé d’autres dimensions de sa personnalité, on pourrait réévaluer ces décisions et faire les modifications nécessaires à son épanouissement. Cela implique toutefois de prendre conscience de ses décisions précoces et de ses scénarios de vie, ce que propose, entre autres, l’AT.
L’approche est utilisée en travail psychothérapeutique auprès d’individus, de couples et de familles. Diverses disciplines comme le travail social, l’éducation et le développement organisationnel font appel à l’analyse transactionnelle, notamment comme outil de formation continue ou pour désamorcer des crises qui cachent des problèmes de communication.
Élaborée par le psychiatre Eric Berne (1910-1970) au cours des années 1950, l’analyse transactionnelle s’appuie sur une prémisse incontournable : chaque personne est « fondamentalement correcte », elle a de la valeur, de l’importance et de la dignité, et elle a la capacité de penser et de choisir. Cela situe l’approche dans le courant de la psychologie humaniste.
Eric Berne a beaucoup insisté sur la responsabilité de la personne dans la mise en place de son histoire de vie et dans sa capacité à changer. Il croyait qu’avec une aide compétente, toute personne peut retrouver ses capacités originelles, qui n’attendraient que d’être délivrées des interdictions créées par les scénarios qu’elle a construits. Berne souhaitait permettre à ses clients de dépasser la souffrance psychologique et d’atteindre une maturité qui se caractérise par une grande capacité de conscience, d’autonomie et de spontanéité.
Comme dans de nombreuses psychothérapies de type humaniste, il s’agit ici d’aider le client à :
- prendre conscience de ses comportements;
- revoir dans quel contexte (généralement familial ou culturel) les attitudes problématiques ont été adoptées;
- prendre la décision de se reconstituer des frontières interpersonnelles saines ainsi que d’organiser de façon intégrante les divers éléments de sa vie émotionnelle, intellectuelle et relationnelle, pour avoir une existence plus satisfaisante dans le présent.
Depuis sa création voici plus d’un demi siècle, l’A.T est toujours en évolution.